Ecritures
Se relire est une épreuve, un exercice périlleux. Je viens de passer quelques heures à relire des dizaines de pages écrites depuis le début de cette année. Débusquer les fautes, les répétitions, les tics d'écriture que je ne corrige pas sur l'instant, emporté par ce que je veux dire, mais qui me découragent quand je les retrouve comme des cailloux plus ou moins gros, plus ou moins ronds, entre les lignes de ma vie. Alors je trie, j'inverse, je raye, mon stylo noir laisse des traces, des cicatrices. Mes pages doivent être rangées, débarrassées du superflu pour que je voie clair en moi-même. Si l'on s'attarde un peu trop le découragement nous guette. A quoi bon? Pourquoi noter telle pensée mélancolique ou joyeuse? Pour qui? Ce récit des jours comme ils vont aura la valeur que ceux qui le lisent lui donneront, je ne dois pas m'en préoccuper plus que ça, ou alors j'arrête tout, je ravale mes larmes et je range mon stylo.
Le 6 juin 2011